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The Writer

Tokyo, 2017
(Documents numériques)

Un workshop a été fait à Tokyo avec la Meiji University, l'objectif étant de réaliser une vidéo sur une zone d'un quartier de Tokyo. Une étude complète de la ville a été effectuée au préalable avec les membres de l'atelier. Suite à ce voyage une parcelle nous a été affectée dans le quartier résidentiel de Nakano à l'ouest de Tokyo.  

Le projet s'implante sur une parcelle d'environ 40m2 bordée d'une voie ferrée aérienne et d'une route toutes deux très fréquentées. Un château d'eau ainsi qu'une zone arborée jouxte également la parcelle contrastant la frénésie des axes de circulation.
L'approche fut différente des autres projets car nous avons eu à inventer et écrire une fiction devenant le fil conducteur de l'architecture. L'histoire développe le quotidien et le mode de vie d'un écrivain et de sa compagne. 

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     " L’écrivain s’enracine dans cette maison jour après jour, le nombre de pages encore vierges étant bien supérieur à celles vêtues de noir. La machine à écrire s’impatiente au dernier étage de la demeure, elle est devenue le geôlier de l’écrivain qui n’a pas foulé le bitume depuis des jours. 

Pourtant cette maison est son carburant de réflexion. L’écrivain avait développé une obsession maladive sur les détails de son environnement.   Lorsque tout les éléments nécessaires à sa réflexion sont présents, il devient alors imperturbable, reclus et abandonné à ses pensées.

Elle côtoie de près des nuisances sonores répétitives qui deviennent une ligne de rythme structurant la pensée de l’homme. Anticiper et connaitre la durée d’une nuisance sonore conduit à une acceptation de celle-ci. Le train est régulé par l’horloge, il n’y a pas de variations inconnues dans le brouhaha de sa course. Les voitures sont dirigées par les feux de signalisation, qui une fois la nuit tombée s’invitent dans la maison afin d’imposer une ambiance rougeâtre et verdâtre à l’homme toujours assis sur sa chaise.

Le coeur essentiel de l’habitation culmine à la cime du volume. L’écrivain y déposa sa bibliothèque, son bureau et sa machine à écrire décernant de ce fait à cette espace le statut de pièce maîtresse de la demeure. Les étages inférieurs sont purement fonctionnels, ils ne vivent que lorsque l’homme descend pour s’adonner aux nécessités de la vie quotidienne ainsi que pour vivre sa vie de couple avec sa compagne. La situation élevée de l’espace de travail permet un contraste visuel pour l’occupant. D’un coté l’oeil se porte sur la voie ferrée aérienne où le tumulte effréné des trains enivre l’esprit de l’écrivain, de l’autre coté, une fenêtre zénithale s’ouvre sur le profond infini du ciel calme et imperturbable. La troisième baie de la pièce est un tableau vivant, relatant la vie diurne et nocturne du quartier créant un lien direct entre le captif et le monde extérieur. 

La maison cernée par trois rues lui permet de s’ouvrir pleinement sur l’extérieur à l’image du phare maritime, elle observe la frénésie de la rue en se préservant tout de même du regard de l’inconnu sur son intérieur. En effet, l’écrivain est attaché à son coté voyeur, il veut pouvoir observer en permanence afin de trouver quelconque détail dans le comportement et la vie des autres pouvant étayer ses récits. Cependant imaginer l’inverse lui est insupportable, il a besoin d’être dissimulé, sa maison est son antre où seule sa moitié peut pénétrer. A l’image de l’oeil du photographe caché derrière son appareil, il peut tout voir, tout observer, capturer chaque moment chaque sujet, mais la réciprocité de cette idée est difficilement perceptible. (Suite à venir)"

Cette courte vidéo a été réalisée en quatre jours avec un groupe de six personnes et traite de la routine disciplinée des habitants et salariés dans la zone de tours de bureaux du quartier de Nakano. Elle met en avant également la transgression de ces codes pourtant bien respectés dans l'ensemble.

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